Un pervers et une innocente créature.

Ikki fonça sur son adversaire, qui le regarda différemment. Ce type... son regard avait changé. Sa lame dégageait une impression malsaine. Cette fois... il attaquait pour tuer.
Cette pensée augmenta l'excitation de Den, qui eut à peine le temps de voir la dague arriver sur lui. Immédiatement, son piercig s'enfla comme sous l'effet d'air pulsé, et les vis formèrent un bouclier qui repoussa la lame d'Ikki. Sans attendre, il se mit à tourner sur lui-même extrêmement rapidement, les spikes de son collier devenant énormes, lacérant le vampire aux cheveux rouges de toutes parts. Dans des giclements de sang monumentaux, il fit quelques pas en arrière.

Onze ans auparavant. Den était assit en face d'un feu de cheminer, devant lequel un homme , aux longs cheveux blonds, et aux yeux bleus azurés. Son nez fin, ses sourcils dorés et son regard n'exprimaient qu'une douceur pleine de sévérité et un air sûr de lui en général.
Son vêtement se composait d'un justaucorps, d'une culottes courte, une longue veste, et parfois un jabot blanc.
Les vestes, généralement de brocart, étaient très ajustées en haut, et en bas, elles s'évasaient du corps, laissant une place pour l'épée pour descendre jusqu'au genou. Les manches sont ajustées et ornées de galons.
La chemise se portait avec un gilet aussi long que la veste à boutonnage serré et avec des poches basses. Elle se portait aussi parfois avec un jabot blanc. Il mettait, sous les culottes serrées juste en haut des genoux, des bas de soie. Les chaussures plates et noires avec une boucle finissaient la tenue. Par ce costume traditionnelle de la haute noblesse vampirique, il montrait son appartenance à la classe supérieure de la société.

Les vampires disposent d'une faculté instinctive de régénération, qui fonctionne par une suractivation cellulaire. Seul un vampire ou un être issu des ténèbres peut supporter cette faculté, extrêmement éprouvante pour le corps qui se voit sursollicité dans la production de matière organique. La régénération cellulaire est à la fois le plus grand atout et la plus grande faiblesse des vampires.

Den releva des yeux stupéfaits sur son père, qui lui tournait toujours le dos, regardant calmement le feu brûler dans l'âtre de la cheminée.

Pourtant, père, lorsque je m'étais égratigné en tombant, ma blessure est restée et ne s'est pas refermée !

L'homme se retourna et regarda son fils d'un air grave.

Par ta mère, tu n'as pas un sang pur. Tu n'as pas hérité de tous mes pouvoirs. C'est ton destin, mon fils. Tu devras supporter le fardeau de cette existence à cheval sur deux races. Etre mi-humain mi-vampire.

Le noble eut un sourire qui dévoila ses canines luisantes.

Peut-être un jour les gens parviendront à s'entendre indépendemment de leur appartenance raciale... en attendant, mon fils, tu devras lutter. Aucun combat n'est gagné avant d'avoir essayé. Mais aucun n'est perdu d'avance. Accroche-toi, et la victoire sera en toi. Parce-que tu es mon fils, ne l'oublie pas.

Den releva des yeux injectés de sang sur Ikki.

Je VaIs Te BuTeR!! Dit-il d'une voix tremblante d'un sadisme grandissant.
Attaque-moi sans retenue, ou tu risques de ne pas tenir trente secondes contre moi.

Il dit cela avec un sourire à peine esquissé, un sourire qui n'était jamais que la façade d'une monstrueuse envie de meurtre. C'était un sourire qui faisait froid dans le dos. Que ce type survive ou non, après tout, peu lui importait. Ce qui l'intéressait, la seule chose qui lui importait durant ce tournoi, c'était de s'amuser. Ressentir les frissons de l'adrénaline du combat.
Alors il fondit sur Ikki, et lui envoya un coup de poing fulgurant, d'une puissance terrible. Il ne se contentait pas d'attaquer bêtement avec ses poings ; il mobilisait savamment son aura dans les points stratégiques de son corps pour décupler sa vitesse et multiplier sa force. Il n'agissait jamais inconsidérément. Cet homme était un vétéran. C'était un digne descendant de sa lignée. La dague d'Ikki allait de nouveau s'abattre sur lui, mais la force cumulée dans le poing du jeune homme la dévia, et alla s'écraser sur un arbre, le défonçant littéralement une partie du tronc, qui explosa dans un nuage de poussière d'échardes. Des morceaux de bois qui volaient en tout sens blessèrent superficiellement Ikki, en l'égratignant aux bras et au visage. Den le toisa de son regard de glace ; ses pupilles azurées se rétrécirent. Aussitôt le sang se coagulant, bloquant la régénération des cellules, empâchant le vampire de se soigner. Den pouvait contrôler ce sang. Privé de son principal atout défensif, qu'allait-il faire... ? Sans compter qu'il avait déjà perdu beaucoup de sang.

Tu as pris conscience du gouffre qui sépare nos forces respectives ? Je vais te laisser le choix, nabot. Abandonne maintenant, et tu es sûr d'avoir la vie sauve, ou continue à te battre, mais dans ce cas, sois assuré d'une chose : tu cours à ta mort.

Un sourire carnassier se dessina sur son visage. Il ne plaisantait pas ; au moindre geste agressif de sa part, il le tuerait sans hésitation, et, sans aucun doute, en y prenant plaisir.

*Merde... ah le con !*

Ikki ne tenait plus debout. Il sentait le sang chaud sur sa peau, mais pas la douleur. C'était une sensation spéciale que lui seul pouvait comprendre. Pourquoi les plaies ne se refermaient-elles pas ? C'est comme si le garçon contrôlait chacun de ses globules rouges.

*Je ne comprends pas... ça devrait normalement cicatriser... et merde... je perds de plus en plus de sang... si ça continue, je vais... masi non, c'est impossible ! Je ne peux pas mourrire puisque je suis déjà mort ! pourtant certains vampires se font tuer... mais que deviennent-ils dans ce cas ?*

Il était en train de réfléchir lorsque le garçon se mit à parler :

"Tu as pris
conscience du gouffre qui sépare nos forces respectives ? Je vais te
laisser le choix, nabot. Abandonne maintenant, et tu es sûr d'avoir la
vie sauve, ou continue à te battre, mais dans ce cas, sois assuré d'une
chose : tu cours à ta mort."

Ikki ouvrit soudain ses grands yeux rouges, animés par la colère.

"De quoi... m'as-tu traité ?"

le jeune homma avait fait LE truc qu'il ne fallait pas faire : lui parler de son plus gros complexe : sa taille. Il entra dans une fureur supérieur à celle dans laquelle il était déjà. La pupille de ses yeux rougit jusqu'à se fondre avec son iris pourpre. Il y eut comme une violente explosion autours de lui : le jardin était en train de brûler. Les deux combattants étaient à présent entourés de flammes, contrôlées par Ikki. Den avait perdu le contrôle du sang de Ikki et le corp de ce dernier se régénérait alors.

"apprends un truc, couillon, comment peux-tu me faire mourrir alors que je suis déjà mort ?"

Il était gagné d'une intense frénésie. Il entrait dans une sorte d'extase dont il serait difficile de le faire sortir avant la fin du combat. Cette ivresse le dominait entièrement. A présent, ce combat n'était plus qu'un simple jeu. Un jeu où il fallait s'entretuer... n'était-ce pas excitant ?

Le sourire de Den s'élargit. Un effroyable rictus de haine et de joie, une joie malsaine, dénaturée. Comment pouvait-il jouir de ce combat si... atroce ?
Pourtant, ses yeux n'exprimaient qu'une intense satisfaction. Il provoquait Ikki pour le pousser dans ses derniers retranchements et le contraindre à tout donner. Ils allaient mener un combat sauvage et terrible. Et le vainqueur... serait le plus agressif, celui qui déploierait la force la plus entière et le plus intelligemment.

Den tendit alors un bras, et le sang qui coulait le long de sa main, qui avait giclé du corps d'Ikki se mit à vibrer à son tour, s'allongeant, devenant plus luisant et prenant une consistance plus solide. Dans ses deux mains, deux katanas recourbés et extrêmement fins renvoyaient des reflets sanglants.

Je peux contrôler mon sang pour en faire des lames légères et extrêmement tranchantes. Maintenant viens...

Il fit un pas en avant.

Je vais te montrer... la danse des dragons de sang.

En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, Den se jeta sur Ikki qui voulu parer le premier coup de son adversaire avec sa dague, mais Den la dévia avec son premier katana, alors que l'autre le lacérait au niveau du ventre. Son sang gicla, et immédiatement, le jeune hybride le solidifia en plusieurs stalagtites qui fusèrent sur le vampire, pénétrant ses membres et restant profondément enfoncés dedans, le déséquilibrant totalement. Un déluge de coups s'abattit alors sur lui, les lames de sang de Den frappant sans cesse, déviant leur trajectoire en cours de vol, de sorte à les rendre totalement imprévisibles. Den attaquait son adversaire de tous côtés avec ses deux sabres en même temps, lui arrachant de grands jets de sang à chaque fois.
Il s'arrêta enfin, regardant son adversaire qui, un genoux à terre, ne semblait plus en état de combattre.

Pauvre imbécile, tu croyais que c'était aussi simple ? Qu'avec ta lame de 50cm tu vaincrais mes deux lames de 90cm ? Désolé mais quand tu lances une attaque d'une main, l'autre main est aux antipodes d'une position adéquate à l'attaque, et le temps de lancer ce coup ça laisse le temps de le parer ou l'esquiver également. Et essayer de maintenir tes murs de feu qui nécessitent une certaine concentration en m'attaquant en même temps place le corps de l'attaquant en posture de faiblesse. Et c'est pourquoi ma rapidité a eu raison de toi ! BWHAAHHAHAHA !!!!

Toujours debout, Den semblait fatiguer lui aussi. D'autant plus qu'il avait été blessé par la boule de feu et un coup de dague de son adversaire, et qu'il ressentait la douleur.

En outre, mes lames de sang me permettent de dévier au dernier moment la trajectoire de mes coups par leur forme parabolique, pour les rendre absolument imprévisibles et imparables.

Il s'approcha d'Ikki de quelques pas, et, fermant les poings, fit appel à toute l'énergie dont il pouvait disposer. Tout le sang qui coulait sur le sol se mit à frétiller et s'éleva dans les airs, dépassant la cime des arbres.

Finissons-en...

Den rouvrit ses poings, abaissant son bras droit avec emphase.

... Par la pluie des dragons de sang !!!

Une gigantesque retombée de milliers de gouttes de sang bouillant comme de l'huile qui s'abattaient à plus de 50km/H sur le sol dans une tourmente infernale. Des vapeurs s'élevaient à mesure que les gouttes de sang s'enfonçaient dans la terre, rongeaient les arbres, brûlaient la peau de son adversaire qui fondait, brûlaient ses yeux aveugles, et dévastaient tout.
La pluie cessa. Den fit un pas en avant, haletant. Il regardait le sol d'où s'élevaient encore des fumerolles vaporeuses. Une odeur de mort et de chair calcinée s'élevait, empestant l'air.

Normalement il est mort ou a perdu...

*Où suis-je... c'est tellement noir... je suis... impossible... *

Ikki ne se souvenait plus de grand chose... ah oui... il s'était fait carboniser la gueule par l'autre enfoiré. Ca ne lui avait pas fait mal, mais ça l'avait achevé... une voix douce s'éleva. d'où provenait-elle ? Peu importe... elle était rassurante...

"Ikki... âme perdu... viens goûter au repos éternel, repends-toi de tes péchés..."

*Le repos éternel , pensa Ikki. Je suis donc bien mort... je n'ai qu'à me rependre de mes péchés ? L repos éternel ? Je n'aurais plus jamais à souffrir... mais alors... Raïa-sama... Warren... je suis obligé de vous laisser tous les deux ?*

A cette pensée, il se souvint d'une discussion qu'il avait eu avec sa maîtresse.

flash-back :

[Raïa-sama était assise comme une duchesse dans son fauteuil rococo en velour. ses jambes longues, fuselées et blanches et nues étaient croisées. Elle s'était détaché ses longs cheveux blonds et bouclés qui descendaient jusque par terre, laissant voir son décolleté plongeant. Elle portait une très belle robe de soirée rouge, décolletée, bien sûr, façon pompadour mais très courte, qui lui arrivait juste au dessus des genoux. Elle portait des bottes noires, en talons aiguilles. Elle s'adressa à Ikki, qui était accroupi, par terre et l'écoutait :

"Sache, mon petit ikki, que sauf dans le cas d'une transpersion de l'abdomen avec un pieu de bois, seul toi a le droit de vie et de mort sur toi même."

Ikki répondit, interrogateur :

"en gros, si je veux crever, bah j'ai le droit !"

Raïa-sama sourit en regardant son petit Ikki :

"Comment, voudrais-tu me quitter et laisser ta chère maîtresse dans le deuil durant des siècles ?"]fin du flash-back.

"Ca non ! Ecoute moi bien, voix bizarre, là ! J'ai pas envie de crever, ok ?"

A ces mots, il se sentit tomber dans un gouffre sans fin. Pendant ce temps, dans la vie, Den semblait ce délecter de la mort de cet avorton. Soudain, le corp entièrement brûlé, calciné et déchiqueté de ikki commença doucement à se décomposer, jusqu'à reformer entièrement un Ikki complètement inanimé; il ouvrit brutalement les yeux, en poussant un petit cri de surprise. Il se releva aussi sec et :

"Mwouarf ! désolé, j'avait besoin de me reposer un peu ! Je vais vite en finir avec toi, mon connard ! Tu vas morfler !!!!!!!"

Il réenflamma sa dague, et s'enflamma lui même, si bien que tout sur son passage brûilait par la même occasion. Il fonça d'une vitesse phénoménale sur Den, prêt à le rôtir comme un vulagaire poulet, avec un regard brûlant, réflétant tout le sadisme et la cruauté dont Ikki était capable. Ill allait tuer le jeune homme, le brûler au 100° (ça existe o_o ?), le désintégrer, le...

"Ca suffit, on arrête le carnage tout de suite !!!"
C'était une voix de femme qui avait parlé. Elle éteingnit le feu de Ikki, enferma les deux combattants dans une sorte de sphère et rétablit le jardin comme il était avant l'arrivée des deux garçons. Ikki reconnut tout de suite la voix.

"R... Raïa-sama ?"

La femme apparut au milieu de l'aire de combat. elle était grande et devait mesurer un bon mètre 80. Elle était vêtue d'un string noir en dentelles, d'une brassière en cuir noir et d'une jarretière qui maintenait deux bas noirs, transparents et en dentelle, aussi. Elle avait deux grosses bottes à talons façon emo. Ses longues boucles anglaises blondes étaient relevées en une queue de cheval dont elle avait laissé prendre quelques mèches qui passaient devant son visage diaphane. Ses lèvres étaient rouges sang, ses yeux entièrement noire, même l'iris. enfin, elle avait une énorme poitrine qui devait atteindre un bon bonnet F et de longues jambes blanche et fuselées. Ikki la regarda, choqué de sa tenue vestimentaire, qui faisait contraste avec son allure de reine.

*elle n'a donc aucune pudeur ?*

"Je 'ai même pas eu le temps de me vêtir, je me suis précipitée en hâte lorsque j'ai appris que t'étais en train de te battre corp et âme pour des broutilles; On avait pourtant établi un accord, en ce qui concerne cela, non ?"

Den vit le vampire se relever et lui foncer dessus utilisant ses dernières forces. Une femme à poil intervint et l'arrêta.
Den, déçu par cette brusque intervention qui le coupait dans son plaisir, se redressa, quittant cette position de combat qu'il avait adopté instinctivement, et relâcha la pression de son aura.
Il regarda Ikki d'un air de dire ; "t'as de la chance, sale gosse".

Il s'en retourna et disparut dans les ténèbres de la nuit.